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L'histoire des ondes !

 

Pierre Dubochet, dans son livret sur les ondes électromagnétique, a précisément documenté l'histoire des ondes électromagnétiques et leurs effet sur la santé. On pense souvent que les recherches sont récentes alors qu'elles ont en fait débutées en même temps que la découverte et la compréhension des ondes. Quelques dates clés:

  • Fin 1880, le médecin Jacques Arsène d'Arsonval met en évidence le réchauffement des tissus corporels via un appareil émetteur d'ondes hertzienne appelé "diathermie"

  • En 1924, première mise en évidence d'effets non thermiques par Gosset, Gutmann, Lakhovsky et Magrou.

  • En 1926, le chirurgien américain Schereschewsky révèle des cas mortels liés à des effets non thermiques chez des souris exposées aux ondes. Le débat est officiellement lancé!

  • En 1928, enquêtes sur les raisons des maux de tête du personnel travaillant à proximité des émetteurs radio à ondes courtes.

  • En 1932, Erwin Schliephake qualifie le fameux malaise des opérateurs radio de "maladie des micro-ondes"

  • Vers 1935, avec le développement des radars, on entre dans l'ère merveilleux des micro-ondes pulsées... et de ses effets sur la santé!

  • Après la seconde guerre mondiale, invention du four à micro-ondes pour recycler les magnétrons des radars devenus inutiles.

  • En 1949, "le rayonnement de micro-ondes devrait être traité avec la même prudence que les autres rayonnements énergétiques tels que les rayons X, la radioactivité alpha et les émissions de neutron" mettent en garde les chercheurs de Collins Radio.

  • En 1955, le développement de l'usage du micro-onde dans les foyers met un terme aux recherches privées sur les hyperfréquences: surtout ne pas limiter un marché aussi prometteur!

  • En 1960, les recherches militaires - qui n'étaient déjà pas très sérieuses puisque non conformes à la réalité de l'exposition aux ondes des militaires - deviennent secret défense.

  • En 1967, le docteur Jean-Pierre Maschi fait le lien entre les ondes et le développement des cas de sclérose en plaques et arrive à de (trop) bons résultats en limitant les rayonnements. Le 3 avril 1968, il est convoqué chez le Conseil de l'Ordre pour avoir "grandement enfreint les règles du Code de déontologie" puis radié. Comme il continue néanmoins à soigner avec toujours d'aussi bons résultats, il est condamné plusieurs fois à des amendes au montant symbolique pour "exercice illégal de la médecine".  Officiellement, la sclérose en plaque (SEP) concerne près de 100 000 personnes en France (plus de 2 millions de personnes dans le monde) et ne se soigne (mal) qu'avec des médicaments et de multiples consultations très rentables...

  • Entre 1966 et 1970 trois chercheurs (Edelwejn, Baransky et Petrou) constatent que les techniciens exposés aux micro-ondes développent des altérations fonctionnelles du système nerveux, des troubles cardiovasculaires et des troubles du comportement.

  • En 1972, le lieutenant de marine américain Z.R. Glasser recense déjà 2300 études scientifiques sur les effets biologiques des ondes électromagnétiques!

  • En 1973, un symposium international de l'OMS aborde la question et conclut dans un livre de 350 pages que "des changements ont lieu dans les fonctions du système nerveux, cardiovasculaires et d'autres systèmes de l'organisme conduisant à des symptômes caractéristiques complexes. C'est une forme distincte de maladie professionnelle".

  • En février 1974, le mensuel Science et Vie publie un article d'Alexandre Dorozynski intitulé "Nous sommes tous des émetteurs-récepteurs radio" et qui alerte sur des effets des ondes "bien plus vastes que l'on ne le croyait". En décembre, c'est au tour de Science et Avenir avec un article "La pollution par les ondes, les ondes électromagnétiques ne seraient pas sans effet sur la matière vivante".

  • En 1976, des cas de cancers sont officiellement annoncés à l'ambassade américaine de Moscou: les russes y utilisent des micro-ondes pour intercepter les communications. La dose de 6V/M - soit bien moins que la norme officielle actuelle de l'OMS de 5000V/M - était apparemment suffisante pour obtenir le "taux de cancer le plus élevé au monde".

  • En 1977, un mémo des renseignements militaires américains sur les résultats d'une étude soviétique, à la pointe de la recherche sur les ondes: de faibles niveau d'exposition aux extrêmement basses fréquences (ELF) pourraient être plus problématiques que ce qui était jusqu'alors envisagé.  Le Directeur de la CIA de l'époque, George Bush père, avertit le Président Jimmy Carter, que "prendre en compte ces risques pour la santé pourrait avoir de graves conséquences économiques et stratégiques".

  • La même année, l'OMS publie plusieurs études: sur les micro-ondes et les radiofréquences, sur le laser et sur les ultrasons. L'Association Internationale de Radioprotection fondée en 1965 par les industriels du nucléaire prend peur devant autant de données "officielles" et décide de constituer une commission pour décider des normes internationales, l'ICNIRP ou, en bon français, la Commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants, qui porte donc très mal son nom!  Voir la section Des normes inadaptées.

  • En 1981, l'OMS publie son "Critères d'hygiène de l'environnement" Volume 16 dans lequel sont recensés divers symptômes non thermiques dues aux ondes.

  • Rebelote en 1985 sous le titre "La protection contre les rayonnements non ionisants" où l'OMS met noir sur blanc que les micro-ondes et les radiofréquences entrainent quantité d'effets biologiques divers et variés. "Selon les conditions, elles agissent au niveau cellulaire, chromosomique et génétique, modifient la croissance, le métabolisme, les gonades. Les effets sont encore cardio-vasculaires, sanguins, endocriniens, agissent sur le système nerveux, les sens et le système immunitaire" détaille Pierre Dubochet (p.18).

  • Fin des années 1980, le business de la téléphonie mobile se développe rapidement. La norme GSM (Global System for Mobile communication) se met en place.

  • En 1991, réédition revue et corrigée de la publication de l'OMS "La protection contre les rayonnements non ionisants" qui évoque sur 17 pages des effets biologiques "sans variation sensible de température et nettement au-dessous du seuil de stimulation".  L'OMS néanmoins refuse d'établir des normes de sécurité au prétexte que "les données actuellement disponibles sur l'homme sont très limitées et ne peuvent être utilisées pour calculer des limites d'exposition aux radiofréquences". Elle se contente de reprendre la norme très laxiste de l'ANSI (American National Standard Institute) soit 61 V/M entre 2 et 300 GHz durant six minutes!  Clairement, nous sommes passés des considérations de santé publique à une considération mercantile de ne pas gêner le business... Depuis la fin des années 1980, "l'OMS fabrique et propage le doute scientifique à propos du rayonnement électromagnétique" précise Pierre Dubochet (p.21) qui rappelle que les 2/3 du budget de l'OMS provient des industriels et qui relate ensuite les liens d'intérêt avec les industriels de Michel Harry Repacholini, le fondateur du département de CEM de l'OMS et le président de l'ICNIRP... Accablant! Voir la section Des normes inadaptées.


Depuis ce revirement de l'OMS, officiellement on ne sait pas ou, plus exactement, on ne sait plus puisque plus de 3500 études ont été recensées!  Comme le disait Upton Sinclair « « Il est difficile pour un homme de comprendre une chose si son salaire dépend de ce qu'il ne la comprenne pas.»  Alors s'agissant d'un organisme international financé par l'industrie et les gouvernements...

Restent donc les études d'autres organismes (la grande majorité des études "favorables" sont financées par l'industrie) pour prolonger l'histoire avec parfois quelques bonnes surprises d'éthiques au service de la vraie science  :

  • Ainsi, en 1992 le Dr George Carlo oublie que ses recherches auprès du Wireless Technology Research sont financées par l'industrie du téléphone et affirme publiquement que "les rayonnements émis par les téléphones portables peuvent entraîner des leucémies et des dommages irréparables de l'ADN" tandis que "Ces dommages constituent la première étape vers la prolifération de tumeurs cancéreuses". Sa maison fut incendiée et ses recherches ne furent plus financées...

  • En 1993, l'INSERM français "admet la plausibilité d'un effet des champs magnétiques sur l'apparition des leucémies".

  • Côté Suisse, une étude de 1995 de l'université de Berne relate que les élèves de l'école de Tännelenen ont le plus faible taux de passage à l'école secondaire du canton et ce depuis le mise en service e l'émetteur de Schwarzenbourg en 1939. Selon Pierre Dubochet (p.23), "Les riverains irradiés souffrent cinq fois plus de troubles du sommeil, montrent quatre fois plus de dérangements psychiques. Les cas de cancers sont multipliés par trois et les cas de diabètes par deux".

  • En 1997 le premier réassureur mondial, Suisse de Ré, édite une plaquette de 40 pages qui met en garde les assureurs sur le risque financier de procès liés aux ondes: "l'on doit dès à présent s'attendre, sur la base des connaissances actuelles, à ce que les juges tranchent en faveur des requérants [...] Il faut déjà s'attendre à des coûts de défense faramineux". Il précise en outre à l'attention des fabricants: "Il serait bon que, de leurs côté, les industriels comprennent que les assureurs ne peuvent pas assumer n'importe quel risque". Conséquences: aucun assureur ne couvre depuis le risque lié aux ondes électromagnétiques!

  • Le 3 août 2000, Michael Repacholi, l’homme des normes internationales de l'OMS admet devant la cour du Sénat australien que l’exposition limite au rayonnement du sans-fil « n’a pas été basée sur la science, elle a été négociée entre les syndicats (industriels) et le gouvernement de cette époque ».

  • Le 9 mars 2002, le Dr. Gro Harlem Brundtland, Directrice de l'OMS depuis 1998, témoigne de son électrosensibilité dans le quotidien norvégien Dagbladet le 9 mars 2002. Peu après cette confidence, elle quitte son poste...

  • La même année, cinquante médecins lancent une alerte aux ondes, bientôt rejoints par mille autres médecins et 36 000 personnes lors de l'Appel (sans fil ?) de Fribourg du 9 octobre 2002. Voir la section Actualité des ondes.

  • En 2011, le CIRC, Centre International de Recherche sur le Cancer, branche de l'OMS, peu après la démission de son expert en chef lié à l'industrie, classe enfin les ondes électromagnétiques  dans la catégorie 2B "probablement cancérigène". Qu'en termes élégants ces choses là sont dites... mais l'histoire malheureusement continue...

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